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Créateurs de contenus : responsables de leur communauté ?

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Créateurs de contenus : responsables de leur communauté ?

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En février dernier, une polémique éclate sur la potentielle misogynie d’« Abrège frère ». Les « story time » résumées par le vidéaste sont en majorité celles de femmes (57 sur 89 au 25 février). Sa communauté cyberharcèle certaines influenceuses, notamment en mentionnant le compte du créateur de contenu.

Le cas d'Abrège Frère

Si certaines influenceuses l’accusent directement, comme Chloé Gervais, d’autres s’en prennent uniquement aux internautes membres de sa communauté. « Son concept n’est pas négatif mais il est instrumentalisé par des hommes misogynes pour nous interrompre » affirme une utilisatrice de Tik Tok.

👉 « Abrège frère » s’est défendu quelques jours plus tard. Il réfute les accusations de misogynie à son égard et se désolidarise du cyberharcèlement de certains membres de sa communauté. Si un pirate informatique a supprimé temporairement les comptes Instagram et Tik Tok du créateur, les plateformes n’ont pas décidé de le bannir.

En bref, si refuser toute influence à un créateur de contenu serait du déni, il est difficile pour un seul individu de contrôler une foule au doigt et à l’œil. 🤔

« Fuis la foule. »
Sénèque, Lettres à Lucilius

Jean-Marc Jancovici, fondateur du Shift Projet, (pour lequel nous avons réalisé une vidéo sur l’impact de la 5G entièrement en mécénat) n’est pas responsable de tous les comportements néfastes des membres de sa communauté. Ils peuvent suivre des écologistes plus extrémistes susceptibles de les pousser à agir de manière répréhensible. De plus, les membres d’une communauté échangent et renforcent leurs croyances entre eux, en particulier sur Internet.

On note aussi que, statistiquement, chaque communauté contient une part de criminels. Certains voleurs écoutent Beyoncé, personne ne l’accuse d’être responsable. Cet exemple peut vous paraître absurde, mais des plaintes ont été déposés contre des entreprises de jeux vidéo à la suite de la fusillade Columbine. Les études scientifiques tendent à prouver qu’aucun lien n’existe entre ce média et la violence. ❌

✅ Bien sûr, l’histoire est très différente si un créateur de contenu a influencé sa communauté de manière explicite. Il est évidemment interdit d’inciter à la haine, à la discrimination ou à la violence. Si un influenceur commet ce délit sur ses réseaux sociaux ou en public, il risque 45 000€ d’amende et 1 an de prison. En général, une diffamation publique est, elle, punissable de 12 000€ d’amende.

Ils doivent, en plus de ne pas inciter, ne pas tromper ni avoir un impact néfaste sur leur communauté.

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ;)

L’encadrement des influenceurs ⚖️

Une loi parue en juin 2023 encadre désormais les influenceurs, qui bénéficiaient auparavant d’un flou juridique. Certaines promotions sont maintenant interdites :

👉 Nicotine

👉 Chirurgie

👉 Pronostics sportifs

👉 Médecine esthétique

👉 Services d’actifs numériques financiers (comme le Bitcoin),

👉 Jeux d’argent et de hasard (si la plateforme de promotion autorise les mineurs)

Ils ont également l’obligation de préciser lorsqu’un contenu est une collaboration commerciale, une publicité et lorsque leurs images sont retouchées ou virtuelles. L’absence d’une de ces mentions est punissable par 2 ans d’emprisonnement et 300 000€ d’amende. 💸

La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) est chargée de contrôler que les créateurs de contenus respectent cette nouvelle loi.

Enfin, les créateurs de contenu sont soumis au règlement de la plateforme qu’ils utilisent. Par exemple, Youtube interdit les contenus violents, à caractère sexuels ainsi que « l’éloge d’organisations criminelles ».

Les fake news 🗣️

C’est peu connu, mais divulguer une fake news est bien interdit ! La loi 1881 sur le droit de la presse prévoir 45 000€ d’amende et 1 an d’emprisonnement pour cette infraction. Au vu de leur influence, les créateurs de contenus doivent faire d’autant plus attention. La confiance d’une communauté envers un influenceur réduit son esprit critique.

En 2019, Squeezie présente des fausses informations sur les pyramides d’Égypte. Elles proviennent d’un « documentaire » complotiste nommé « La révélation des pyramides ». Partagées par l’un des plus grands créateurs de contenu francophone, ces fakes news gagnent une importante visibilité. Cette mésinformation peut facilement convertir un citoyen en complotiste. 😵‍💫

Heureusement, Charlie Danger, conférencière et créatrice de contenu, répond à l’influenceur par une vidéo où elle dément chaque fausse information. La vulgarisatrice scientifique a pris la responsabilité de rétablir la vérité et d’éduquer les internautes.

Prendre soin de sa communauté

La responsabilité des créateurs de contenu n’ont pas à se limiter au cadre légal. Le Trigger warning (TW) est un message de prévention sur les éléments potentiellement choquants (violence, sexe…) du contenu. Des recherches montrent que les TW n’ont pas d’impact positif sur les personnes traumatisées. Mais les autres personnes sensibles peuvent éviter les contenus qu’elles souhaitent et développer une gratitude envers l’influenceur. 🤗

Il ne s’agit pas seulement d’une idée de bisounours. Certains comportements éthiques ont un impact positif sur les affaires : c’est la communication responsable ! Pour reprendre l’exemple de Charlie Danger, sa réponse à Squeezie lui a permis de toucher une nouvelle audience et de gagner en visibilité. 5 ans plus tard, elle reste la deuxième vidéo la plus vue de sa chaîne ! 🌟

Même si vous n’êtes pas un créateur de contenu, vous pouvez toujours adopter la communication responsable !

Offrir la meilleure expérience possible à ses utilisateurs, celle que l’on voudrait vivre nous-mêmes : une expérience simple, claire, humaine, respectueuse et transparente. En d’autres mots : ne pas prendre ses utilisateurs pour des cons.
Pierre & Mégane, cofondateurs de Marketing Flow

👉 En plus de bien traiter ses utilisateurs, il s’agit de produire des contenus accessibles à tous qui suscitent les bons comportements. Cela passe notamment par l’inclusion et la représentation des minorités. De manière plus globale, il faut travailler les imaginaires, en prêtant attention à ce que l’on met en avant. Par exemple, nous avons contrasté les infrastructures polluantes et la nature dans le court-métrage pour le mouvement Unisson(s).

Si cet article sur la responsabilité des créateurs de contenu vous a plu, celui sur les bonnes pratiques de communication RSE devrait vous intéresser !

Vous voulez apprendre à communiquer sur votre projet de manière plus éthique ? Ou simplement vous informer sur les pratiques marketing responsables ?

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